Immobilier : une reprise fragile, quelles perspectives pour les mois à venir ?
Après deux années de marché morose, le secteur immobilier montrait enfin des signes encourageants :
-Hausse des transactions : marché toujours dynamique, avec près de 900 000 ventes sur 12 mois glissants
-Évolution des prix : +2,8 % pour les appartements et +1,4 % pour les maisons sur un an
-Taux de crédit : autour de 3,1 % sur 20 ans, en légère hausse après un point bas autour de 3 % cet été
Pourtant, cette reprise pourrait bien être éphémère.
Les signaux qui inquiètent
1/ Les taux de crédit repartent légèrement à la hausse
Les taux courts (fixés par les banques centrales) continuent à reculer, ce qui est une bonne nouvelle.
Mais les taux d’emprunt d’État à 10 ans, qui servent de référence aux banques pour fixer leurs barèmes, remontent.
- Résultat : certaines banques ont déjà relevé légèrement leurs taux immobiliers, ce qui impacte directement la capacité d’emprunt des ménages.
2/ Les prix cessent de baisser
Après plusieurs trimestres de recul, la chute des prix est stoppée dans de nombreuses zones.
Cela s’explique par :
Une pénurie chronique de logements qui soutient la demande
Des propriétaires qui refusent d’ajuster leur prix malgré le contexte
Une concurrence réduite : de nombreux vendeurs attendent encore des conditions plus favorables
3/ Un climat politique et économique incertain
Les incertitudes politiques actuelles (changements de gouvernement, calendrier législatif incertain) et la situation économique mondiale créent un climat de prudence.
- Certains acheteurs reportent leur projet en attendant plus de visibilité.
- Les investisseurs locatifs hésitent, surtout avec les contraintes réglementaires (DPE, interdictions de location pour certaines classes énergétiques, etc.).
Quelles conséquences pour les prochains mois ?
-Transactions : le nombre de ventes pourrait stagner, voire baisser, si les prix ne s’ajustent pas suffisamment aux nouvelles conditions de financement.
-Investissement locatif : l’appétit pourrait ralentir sans incitations fiscales ou mesures favorables.
-Marché des bureaux : même si la crise semble se stabiliser dans certaines zones, la prudence reste de mise, surtout avec l’évolution du télétravail.
-Épargne et placements : les SCPI et OPCI retrouvent un peu de couleurs, mais restent exposés aux aléas économiques (taux, vacance locative, valeur des actifs).
Une période d’observation… et d’opportunités
Si la situation reste incertaine, elle peut aussi ouvrir des opportunités pour les acquéreurs et investisseurs :
Acheter avant une nouvelle remontée des prix dans les zones où la demande reste forte
Négocier plus facilement avec des vendeurs qui souhaitent concrétiser rapidement leur projet
Optimiser son financement en profitant de la concurrence entre banques tant que les taux restent raisonnables
Source : Le Monde – Immobilier : quelles perspectives pour les taux des crédits, les prix, les placements