Comment le gouvernement veut rendre le DPE "irréprochable"
Le diagnostic de performance énergétique (DPE) est devenu un élément incontournable du marché immobilier.
Obligatoire lors de la vente ou de la location d’un logement, il impacte directement la valeur d’un bien, sa mise en location et même l’accès à certaines aides à la rénovation.
Mais depuis plusieurs années, cet outil est décrié : trop d’approximations, des méthodes de calcul parfois incohérentes, et même des suspicions de fraude. Résultat : une perte de confiance, aussi bien du côté des particuliers que des professionnels.
Pour répondre à ces critiques, le gouvernement a publié deux décrets au Journal officiel. Objectif affiché : rendre le DPE “irréprochable” et en faire un document enfin fiable.
Les principales mesures prévues :
- Les résultats du DPE ne seront visibles qu’après enregistrement auprès de l’Ademe, pour éviter toute pression sur le diagnostiqueur.
- Chaque diagnostic sera doté d’un QR code, permettant de vérifier sa validité directement en ligne.
- Les contrôles seront renforcés, avec des examens de certification plus exigeants.
- Un suivi statistique détectera automatiquement les comportements suspects (par exemple, un trop grand nombre de diagnostics en une seule journée ou réalisés dans des zones éloignées le même jour).
- Mise en place d’une liste noire nationale : les diagnostiqueurs sanctionnés seront interdits d’exercer pendant 18 mois (24 en cas de récidive).
- Le Cofrac (Comité français d’accréditation) contrôlera désormais les organismes certificateurs tous les 10 mois pour garantir leur impartialité.
- Une formation post-bac spécifique au métier est en réflexion, tout comme la création d’un ordre des diagnostiqueurs pour professionnaliser la filière.
Dans son rapport publié en juin, la Cour des comptes avait déjà insisté sur la nécessité d’aller plus loin. Elle préconise notamment :
- La mise en place d’une carte professionnelle obligatoire.
- Une meilleure harmonisation de la méthode de calcul.
- La réduction des marges d’incertitude liées aux données collectées (isolation, chauffage, orientation, etc.).
Avec ces nouvelles règles, le gouvernement espère renforcer la confiance autour du DPE, outil central dans la lutte contre les passoires thermiques et pilier de la transition énergétique.
Mais une question demeure : ces mesures suffiront-elles à rendre le DPE irréprochable, ou faudra-t-il aller encore plus loin dans les années à venir ?
Et vous, qu’en pensez-vous ? Le DPE est-il sur la bonne voie pour devenir un outil fiable et crédible, ou restera-t-il une source de débats dans le secteur immobilier ?